•  

    La verrerie de Biot

     Si la tradition du verre existe en Provence depuis le premier millénaire de notre ère, son exploitation disparaît à la fin du XIXe siècle. Il faut attendre 1956 et la création du verre soufflé et bullé par les artisans de la verrerie de Biot (Alpes-Maritimes) pour que la production soit relancée. Cette innovation permet de canaliser des bulles d'air entre deux couches de verre qui rendent unique chaque pièce.

    Une verrerie

     Enclavé dans un océan de verdure, un écomusée se niche au coeur de la verrerie. Un vieux four centré dans la vaste salle principale campe le décor : feu; matière première, technique et création sont indissociables. Aux murs, les panneaux explicatifs retracent l'histoire de la verrerie. Dans cet atelier des verriers, une quinzaine d'artisans soufflent, pressurisent le gaz carbonique et modèlent la matière rouge flamboyante sous vos yeux. Du cueillage (moment où le verrier récupère la boule de verre dans le four) à la finition, rien ne vous échappe car chaque étape est commentée. La salle annexe est essentiellement consacrée à la production artisanale provençale.

    Une verrerie

    Parmi les guédoufles (huiliers-vinaigriers doubles) les cruches à glace et autres modèles du XVIIIe siècle, la dame-jeanne séduit par le caractère anecdotique de ses origines. Cette bonbonne fut en effet conçue pour la reine Jeanne de Naples (1326-1382) qui, surprise par un orage sue la route de Draguignan, se réfugia dans une verrerie avoisinante. Profitant de cette halte impromptue, l'un des artisans lui confectionna cette pièce. Bel hommage pour une souveraine en fuite qui, préféra que l'on nommât l'objet "dame blanche" plutôt que " reine jeanne".

    Une verrerie

     Une vitrine composée d'une vingtaine de pièces propose un éventail représentatif de la production Bio. Les coupes sur pied, gobelets et pomponnes à anneau (verres sans pied avec une base arrondie) reflète l'évolution technique du verre soufflé et bull, de 1956 à nos jours. Le verrerie provençale ne se cantonne cependant pas aux arts de la table. Entre 1857 et 1899, les flacons de parfum issus des ateliers de Cannes-La-Bocca ont bigarré les devantures des parfumeries de Grasse, la vingtaine d'exemplaires exposés permettent d'apprécier leur esthétique et la diversité des formes.

    Une verrerie

     Vases, lampes, flacons décoratifs du maître verrier Jean Claude Novaro témoigne de son travail effectué à la verrerie de Biot, dans les années 1960, les oeuvres de cet artiste sont mondialement reconnus. La force de ces artisans réside également dans leur créativité et leur capacité à s'adapter aux exigences de la clientèle. Les échantillons d'oxydes évoquent les vingt-cinq nuances de couleurs utilisées par les maîtres verriers : rose, myrtille, rouge, amande, turquois, marine, jaune, sans oublier le bleu de Perse créé dans les années 1970 pour Jackie Onassis.

    Une verrerie

     Le parcours se termine sur une présentation des outils de l'époque romaine à nos jours. Les fers (pinces pour évaser les objets) cannes à souffler, pontils (cannes pleines collées au fond des boules de verre), ciseaux et mailloches (moules pour arrondir la matière) n'ont guère évolué au fil des siècles.

     

     

     


    9 commentaires
  •  

     

    Les lunettes

     L'invention des lunettes se situe au Moyen Âge, mais il est difficile de la dater précisément. De même l'inventeur n'est pas clairement identifié. Dès l'Antiquité des verres  sont polis pour faire converger les rayons du soleil en un point qui génère de la chaleur et brûle la zone visée

    Bésicle en cuir

    Il est communément admis que les premières lunettes apparurent au XIIe siècle. Certains ouvrages situent cette invention en Italie. Les premières ne ressemblent pas du tout à celles que nous portons aujourd'hui, il s'agit de deux verres (convexes) ronds ensachés dans des cercles attachés individuellement entre eux à l'aide d'un clou se sont les bésicles clouants Les verres concaves n'apparaissent qu'au XVe siècle. 

    Bésicle en corne et cuir

    Contrairement à beaucoup de produits, cette invention ne bénéficie pas d'essor immédiat. Ces bésicles sont réalisés en bois, corne ou cuir et ne corrigent que la vision de près sont surtout utilisées par les moines copistes.

    Lunette à tempes en écaille de tortue

    C'est l'invention de l'imprimerie qui démocratisé le port de bésicles, elles évoluèrent en remplaçant le clou par un pont arrondi. Les bésicles fabriquées avec des matériaux nobles comme le bois, l'écaille de tortue, l'os, l'ivoire sont un signe d'érudition, elles sont réservées à la bourgeoisie. 

    Monocle

    Elles connaissent tout de même l'évolution, elles seront munies d'un ruban noué derrière le crane puis en 1752 un opticien Anglais invente les branches comme nous les connaissons, ce sont les lunettes à tempes.  elles doivent cette appellation au fait que les branches sont très courtes et s'arrêtent au niveau des tempes. Cette particularité est due au port des fameuses perruques du XVIIIe siècle.

    Pince nez

    Les lunettes sans branches restent néanmoins à la mode dans la bourgeoisie avec les monocles au XVIe siècle, les binocles au XVIIIe siècle, les faces à main au XIXe siècle tous richement ornés. 

    Face à main

    Tout au long du XVIIIe siècle, les lunettes à tempes sont taillées dans le métal par les orfèvres et les forgeron ou sculptées par des artisans dans des polymères naturels tel que la corne ou l'écaille de tortue. Elles sont fabriquées une à une à la main 

    Lunette fil

    L'amélioration des matériaux utilisés pour fabriquer les lunettes mais l'industrialisation on contribués à l'essor des lunettes au XIXe siècle. Elles sont devenues plus confortables, plus légères,  plus ergonomiques,  plus excentriques aussi.

    Lancetier

    Monocle monté sur un manche avec un anneau pour y engager un doigt

    Vu je l'avais pas vu !!!

    Binocle

    Pour éviter la chute, les hommes pouvaient les attacher à leur bouton par une gourmette, les femmes à une broche ou au chapeau par une chainette

     


    14 commentaires
  •  

     

    La soie

     

    La soie fibre d'origine animale produite par de nombreux arthropodes, araignées, chenilles et certains papillons. celle qui sert à produire des tissus de soie est issue de coton produit par la chenille "ver à soie" du Bombyx du murier.

    La soie

    L'histoire de la soie semble débuter selon les découvertes récentes entre 3000 et 2000 ans avant JC (le plus vieux fragment de soie découvert en Chine datant de 2570 avant JC). Elle se poursuivra ensuite avec 3 millénaires durant lesquels la Chine commercialise ce tissu précieux sans jamais en transmettre le secret.

    L'art de fabriquer la soie se serait ensuite progressivement transmis aux autres civilisations par le biais d'espions de tous genres ( moines, princesses) aux pillards et aux marchands. Cependant des découvertes récentes dans la vallée de l'Indus, entre l'Inde et la Pakistan actuels laissent penser que la civilisation qui y vivait connaissait et maîtrisait déjà l'usage de la soie.

    La soie

    En Europe, la soie fut longtemps un monopole de l' Empire Romain d'Orient. Arrivée en Europe Occidentale à la la fin du Moyen Âge, la production de soie parvient au stade de l'industrialisation à partir du XIXe siècle à Lyon notamment. Elle connaît toutefois un déclin lié à la concurrence des fibres modernes (dont le nylon) à l'évolution des coutumes vestimentaires en Europe, à l'essor de certains pays  d'Asie et aux épidémies qui la touche en France à cet époque. Elle est finalement redevenue une production essentielle aux Asiatiques.

    La soie

    Chenille de ver à soie.

    La préparation des cocons commence par le déconnage, 8 à 10 jours après la fabrication des cocons. Ils sont enlevés de leur support et triés, ensuite on enlève la bourre ou "blaze" qui set à la fabrication du cocon.

    La soie

    Cocon de ver à soie

    Les cocons sont ensuite étouffés dans des étuves de 70 à 80° C puis trempés dans de l'eau bouillante pour que le grés (séricine, colle naturelle protégeant les brins) se ramollisse. Le chrysalide doit être tuer sans abimer  le cocon

    La soie

    Chaque cocon n'est fait que d'un seul fil appelé "bave". Pour trouver l'extrémité de chaque fil on remue constamment les cocons avec un petit balai de bruyère ou de paille de riz. Celui-ci sert à accrocher les premiers fils du dévidage. Chaque fil étant trop fin, on en réunit plusieurs (une dizaine), ceux-ci se soudent entre eux grâce au grés lors du refroidissement.

    La soie

    Les fils sont enroulés sur des "dévidoirs" la soie est alors dite "grège". celle-ci est ensuite enroulée sur des écheveaux ou "flotte". Un kilo de soie grège s'obtient avec 8 à 10 kilos de cocons. La soie se présente sous la forme de flotte, elle est enroulée sur un tambour "l'ourdissoir" cela permettra de monter les fils de chaîne sur le métier. Elle est dévidée sur une "canette" qui sera placée dans la "navette" celle-ci set à tisser la trame.

    La soie

    Au XIXe siècle, le Japon a sauvé la sériciculture française en envoyant des vers à soie pour palier les pertes liées à une épidémie. Puis Louis Pasteur et ses équipes se sont emparés de la question et on trouvé le remède à cette épidémie, l'innovation introduite par Meiji au Japon. Aujourd'hui encore, les vers à soie font l'objet de collaborations scientifiques entre la France et le Japon.

    Deux livres à lire de Michel Jeury qui racontent le dur métier de la sériciculture :

    La soie et la montagne

    La vallée de la soie.

    Photos du net


    15 commentaires
  •  

    Je vis de belles choses, je vis des émotions

    Le soir je me repose avec en tête la même chose

    Vouloir écrire notre histoire, les choses qui ont su m'émouvoir

    Je veux pas les raconter, seulement m'en rappeler

    C'était un merveilleux roman, le bonheur toujours présent

    Nos journée teintées de rose étaient vraies sans hypnose

    Je voudrais relire mon histoire, qu'elle soit gravée en moi

    Qu'elle reste dans ma mémoire, la vivre une seconde fois

    Rien n'arrive pour rien on est guidé par notre destin

    Choisir de suivre le même chemin en voulant se donner la main

    On se lève un bon matin, debout on regarde au loin

    On cherche sans savoir une main, la main dont on a besoin

    Auteur inconnu 


    14 commentaires
  •  

    Les épis de faîtage 

    En terre vernissée, en grès, en zinc ou en pierre, ces ornements de toiture sont le symbole d'un art populaire ils sont deviennent aujourd'hui d'élégants objets décoratifs.

    Une déco au sommet

    Les épis de faîtage ornent les toits du Royaume de France dès le XIe siècle, Comme le confirme la tapisserie de la reine Mathilde sur laquelle l'ornement  apparaît au sommet d'une maison

    Une déco au sommet

    Exposés et visibles, ils remplissent une fonction, ornementale, leur forme et leur décor plus ou moins ostentatoire affichent la richesse du foyer. La plupart des modèles singularisent ainsi l'habitation et deviennent parfois des éléments de reconnaissance pour les habitants du village et les voyageurs.

    Une déco au sommet

    Les épis de faîtage surplombent des bâtisses dont ils marquent la fin de la construction: pigeonniers, maisons bourgeoises, châteaux, gentilhommières.... y compris au sommet des demeures modestes. Ces ornements protègent ces lieux contre les mauvais sorts, en se tendant vers le ciel, ils relient la maison et ses habitants à Dieu.

    Une déco au sommet

    La plupart des centres potiers français ont fabriqué des épis de faîtage en terre vernissée ou en grès. Leur silhouette bien proportionnée inspire les artisans entre une vingtaine de centimètres et deux mètres de haut pour un poids situé entre 5 à 50 kilos. Le travail différent réalisé par chacun selon les commandes ou par leur inspiration donne vie à des pièces uniques teintées de symboles et de traditions populaires.

    Une déco au sommet

    Des épis et des tuiles faîtières sont également réalisées par des tuileries qui apposent leur marque sur des modèles assortis à leurs tuiles ordinaires. Mais si les épis sont marqués par le styles des potiers locaux, les décors reviennent d'une région à l'autre : Bourgogne, Puisaye, Normandie, Périgord, Gascogne, Berry, Saintonge.... car les potiers voyagent et emmènent avec eux leur savoir-faire, leur culture. Les fleuves sont également des voies de transport et de diffusion pour ces marchandises

    Certains sont magnifiques.....

     


    12 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique