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    Cordier

    La fabrication des cordes est une profession secondaire très répandue autrefois dans chaque village, voire chaque maison avait son "cordelier"

    On range sous le nom de cordiers tous les artisans qui ont le droit de fabriquer et de vendre les cordes et cordages de chanvre, mais aussi de tilleul de lin et de crin. Installés dans les bourgs proches des lieux de culture du chanvre, les artisans cordiers travaillent pour répondre aux besoins locaux d'une clientèle privée, urbaine mais surtout rurale et maritime.

    Les entrepreneurs maçons, peintres, plombiers et couvreurs utilisent des cordes appelées chablots pour lier les échafaudages, soutenir les échelles, assujettir les planches de ravalement, ramoner les cheminée. Les pompiers, élagueurs et alpinistes se servent des cordes, les emballeurs utilisent des cordes dites chapelières, les tapissiers et matelassiers achètent de la ficelle à piquer et à guinder pour la confection des sièges, le capitonnage des fauteuils, matelas, coussins.

    Les relieurs se servent de la ficelle grecque, les tisserands emploient pour les métiers Jacquart des ficelles d'arcade. Des ficelles en tout genre sont indispensables aux brossiers et chapeliers, bouchers et cuisinière, elles servent également à confectionner au crochet de la corderie fantaisie , bouses, calottes, blagues à tabac, dessous de lampe, hamacs......

    Les agriculteurs et marins sont les principaux clients des cordiers, un peu partout on fabrique des longes, des traits, des licols, des brides et des guides pour les chevaux, des cordes à foin, des sangles. La marine et les pêcheurs sont de gros consommateurs de cordes, pour le halage des bateaux et pour la fabrication des filets de pêche.

    L'installation nécessite un vaste espace, une aire étroite et longue de la taille du fil et des cordes que l'on veut produire, 150, 200 jusqu'à 300 m. Les ateliers sont installés en plein air, le long d'un fossé, dans des vieux chemins abandonnés à la limite du bourg, un petit atelier abrite la matière première et les outils.

    Les fibres venus d'ailleurs (l'alpha, le jute, le sisal) remplacent désormais le chanvre. A la fin du XIXe siècle, la culture du chanvre couvre 167.000 hectares, en 1940, 15.000 surtout en Anjou, Poitou et Bretagne, aujourd'hui elle a pratiquement disparu. Un beau musée à découvrir, la corderie royale de Rochefort.

     

     


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    Les vitraux

    Œuvres d'art conçues pour jouer avec la lumière, ces authentiques tableaux trouvent leur place en panneaux décoratifs ou en superbes vitrages.

    Oeuvres d'art....

    Au Moyen Age, les vitraux connaissent un développement considérable, en fonction de leur richesse, les cathédrales, les églises, les chapelles sont décorées de vitraux plus ou moins colorés. Tous sont inspirés de thèmes religieux ( scène de la Bible, de la vie de Jésus et de la Vierge, des saints, des apôtres ) ou jouent sur la géométrie ( rosaces ). Au XVIIe siècle, l'art du vitrail connaît une nouvelle orientation , il fait son entrée dans les pièces d'habitation des châteaux, les thèmes sont naturellement profanes: scènes de chasse ou de la vie de la cour, armoiries et blasons.

    Oeuvres d'art....

    Il n'est pas rare de croiser le visage d'un châtelain, de sa femme ou  de ses enfants sur le corps d'un saint ou d'une sainte, voire celui d'un personnage qui a marqué l'histoire, le chevalier Bayard, Jeanne d'Arc. Après cet âge d'or, les vitraux connaissent en France une période noire. Au XVIIIe siècle, ils sont très fréquemment déposés, même des cathédrales où les fidèles aspirent à davantage de clarté. Le XIXe siècle, voit naître un vif engouement pour le Moyen Age et la Renaissance, de grandes campagnes de restauration des vitraux d'église sont lancées.

    Les ateliers se multiplient, dessinateurs et artistes vont mettre à nouveau à profit les techniques ancestrales pour réaliser des pièces civiles. Très en vogue des années 1860 aux années 1610 les vitraux suivent les modes ( motifs naturalistes, scènes galantes). L'Art nouveau triomphe, les ateliers se développent partout en France.

    Au XIXe et au début du XXe siècle, les vitraux habillaient souvent les cages d'escaliers, mais aussi les fenêtres des couloirs, des cuisines, voire des salons, ils étaient assemblés en petits carreaux ou posés en survitrages. Nombreux d'entre eux étaient montés en paravents pour couper les grandes pièces ou aménager des espaces

    Oeuvres d'art....

    La Première Guerre mondiale marque un coup d'arrêt à cette vogue, les vitraux sont démontés et souvent remplacés par de triste verre blanc pour faire entrer la lumière dans les maisons et les appartements. Toutefois les destructions de la Seconde Guerre Mondiale entraînent la restauration des vitraux religieux .

     


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     Le ruban et la rubanerie

     

    Le ruban est un tissu étroit, employé comme lien, bordure, ornement dans le vêtement, la parure ou l'ameublement. Il se distingue de l'étoffe par l'existence d'une lisière visible. Le ruban englobe, outre le beau ruban de mode, le ruban de décoration, les étiquettes textiles et écussons, les sangles et autres rubans techniques, le ruban élastique pour lingerie, la passementerie d'ameublement, le tissu à usage médical.

    On s'en sert toujours.....

    En raison de sa particularité, le ruban a connu une mécanisation précoce : en effet, un métier pouvant tisser plusieurs pièces à la fois, le métier dit « à la benjamine », est mis au point dès le XVIIe siècle. De ce fait et en raison du rôle de la mode exigeant une grande souplesse pour s'adapter à ses caprices, la production a combiné pendant longtemps le travail à domicile dans le cadre de la fabrique (domestic system en France mais Verlagssystem en Suisse) et l'usine. À côté du ruban de soie, il faut signaler l’importance du ruban commun ou utilitaire en toile de lin ou en coton ou en métissé en Normandie, dans le Lieuvin, et en Belgique à Comines-Warneton

    Longtemps monopole de Bâle, les métiers mécaniques sont introduits après 1772 à Saint-Étienne qui va devenir le grand centre de fabrication du ruban de soie. En 1786, il y avait dans la région stéphanoise 15 250 métiers (2 246 seulement à Bâle) produisant pour 17 millions de francs dont près de la moitié était exportée. Après les épreuves de la Révolution et du Premier Empire, l'industrie du ruban connaît un essor très important et, de 1815 à 1856, Saint-Étienne connaît un véritable âge d'or, avec des industriels comme Denis Épitalon. Les Stéphanois réussissent à adapter la mécanique Jacquard au métier de ruban et l'utilisation du métier Jacquard dans le ruban permet de produire une plus grande variété de rubans. En 1846, le chiffre d'affaires de Saint-Étienne est de 46 millions de francs contre 20 millions pour sa grande rivale, Bâle.

    Entre 1857 et 1866, une grave crise affecte l'industrie du ruban mais Bâle, qui a développé de grandes usines contrairement à Saint-Étienne, supporte plus facilement la situation. Cependant, le traité de libre-échange de 1860 entre la France et le Royaume-Uni ouvre l'important marché britannique au ruban stéphanois et provoque la ruine de Coventry.

    Désormais, le ruban bon marché l'emporte sur le ruban de luxe avec la banalisation de la consommation. La confection utilise moins de soie et davantage de coton. La production dispersée dans des ateliers familiaux recule au profit de l'usine. Le protectionnisme favorise la mise en place d'industries nationales aux dépens de Saint-Étienne et de Bâle ; ainsi, aux États-Unis, la ville de Paterson devient un grand centre de production. En Allemagne, la fabrique est dispersée entre Krefeld, Barmen et Elberfeld (ces deux villes formant aujourd'hui Wuppertal).

    À la veille de la Première Guerre mondiale, la rubanerie occupait 30 000 personnes et faisait vivre avec les industries annexes plus de 80 000 personnes autour de Saint-Étienne. Aujourd’hui, une cinquantaine d’entreprises employant 3 000 personnes travaillent dans ce secteur dans la région stéphanoise pour le marché mondial. La société Julien Faure, labellisée « entreprise du patrimoine vivant », continue de faire vivre ce savoir-faire en créant et fabriquant pour la haute couture et la mode.

    Info Wikipédia et photos du net 

     


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    Les poêles en fonte

     

    Charme garanti pour la décoration....et chaleur en prime si vous les faites fonctionner, la plupart des poêles anciens à bois ou à charbon sont prêt à revivre. Au début du XIXe siècle, les serruriers sont les premiers à ébranler le monopole de la cheminée en France. Ces artisans fabriquent des poêles en tôle pour des clients aisés qui découvrent les avantages des foyers fermés pour chauffer leurs demeures

    Ces nouveaux éléments de chauffage présentent de nombreux atouts : la chaleur rayonnante se conserve plus longtemps que dans l'âtre, le tirage se règle plus facilement et les fumées sont canalisées plus efficacement. Dans les pays nordiques et dans l'est de l'Europe où les hivers sont rudes, il y a longtemps que l'on a adopté ces foyers clos, mais en France les foyers ouverts sont majoritaires. En 1842 l'intuition d'un serrurier français installé à Guise, en Picardie, va inverser la tendance.

    Jean-Baptiste André Godin remplace la tôle du cylindre par la fonte, réservée jusque là au foyer. Le produit fini est plus lourd mais il diffuse mieux la chaleur et surtout le moulage permet une production en série. Le succès est immédiat, toutes les fonderies suivent le mouvement pour satisfaire une clientèle avide de confort enfin abordable. Ces modèles fonctionnent au bois ou au charbon et sont parfois mixtes

    Conçus pour être efficace, les premiers poêles n'ont aucune vocation décorative, mais petit à petit ils vont se faire austères. Vers la fin du XIXe siècle, les pieds dépouillés se transforment souvent en pattes d'animaux, les tirettes de réglage, les poignées et quelques éléments de garniture adoptent le laiton, parfois nickelé, des motifs floraux ou géométriques décorent le corps des poêles. La fonte émaillée de couleur rare dans les années 1880, connaît son âge d'or à partir de 1920.

    Au début du XXe siècle, les poêles cylindriques se font de moins en moins nombreux, ils continuent de chauffer l'armée, les écoles et les administrations mais les particuliers se détournent d'eux, ils mettront des décennies pour reconquérir leur popularité.

    Propre, confortables, faciles à entretenir ils ont des inconvénients qui vont lasser les utilisateurs à mesure que les énergies (gaz, électricité) se développeront dans l'entre deux-guerres, pour les poêles à bois comme les modèles à charbon les corvées d'approvisionnement sont parfois éreintantes et le stockage pose problème surtout en ville quand la cave fait défaut. A la fin des années 1950 avec le chauffage central ou les appareils électriques et à gaz donnera le coup e grâce de ces vieux poêles


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    Le châle 

    Le châle est une grande pièce de tissu que l'on drape sur les épaules ou que l'on porte parfois autour du cou ou sur la tête à la manière d'un voile.

    Généralement fait de laine, il est plus large qu'une écharpe. Souvent garni de franges, il se distingue du foulard, le plus souvent fait de soie ou de coton, mais il peut être comme lui en forme de rectangle, de carré ou de triangle. L'accessoire est répandu dès l'Antiquité, notamment en Asie centrale, en Inde et en Asie occidentale, mais est vogue en Europe de l'Ouest au XVIIIe siècle et XIXe siècle. Très influencés au départ par les productions indiennes, les créations européennes renouvellent progressivement les motifs utilisés et innovent par les techniques de fabrication.

     

    L'objet lui-même est répandu dans l'Antiquité, notamment en Asie centrale, en Inde et en Asie occidentale. Simple vêtement servant à se tenir chaud, il joue aussi dans certaines cultures un rôle symbolique et rituel, comme le talit dont l'emploi, décrit déjà dans la Torah, se perpétue aujourd'hui. Dans la Description de l'Égypte, le Comte de Chabrol décrit le châle comme une longue pièce de mousseline ou de tissu de laine que l'on plisse et tourne plusieurs fois autour du tarbouche.

    Introduit très tôt en Europe, peut-être au XIIe siècle, au temps des croisades, ou peut-être même avant cette période, lors des migrations des Roms depuis l'Inde du Nord-ouest et le plateau iranien, le châle est intégré dans de nombreux costumes régionaux, aussi bien en Russie que dans l'Europe de l'Est. Mais sans doute d'autres versions du châle existent-elles auparavant.

    La grande vogue du châle en Europe de l'Ouest remonte aux XVIIIe et XIXe siècles et est une conséquence de l'occupation britannique de l'Inde et de la campagne française en Egypte . À cette époque existent deux centres importants de fabrication, la Perse et le Cachemire, lesquels rivalisent à qui produira les châles les plus fins ou les plus somptueusement brodés.

    Entre 1800 et 1850, une troisième industrie rivale s'établit en Europe, en France, à Reims dans les ateliers des frères Ternaux, Guillaume Louis Ternaux et son cadet Étienne Nicolas Louis Ternaux, à Lyon et à Nîmes, puis en Écosse, à Paisley dans le Renfrewshire, qui produit un type de châle particulier, dont les motifs en forme de goutte sont fortement stylisés. Guillaume Ternaux fait porter ses produits par l'impératrice Joséphine de Beauharnais, s'assurant ainsi un complément de notoriété. Le châle de type indien acquiert rapidement une popularité considérable aux XVIIIe et XIXe siècles.

    Différentes manières de porter le châle en France sous l'Empire

    Dans les années 1830, le dessinateur de châles Amédée Couder et le fabricant Gaussen initient un style, appelé Renaissance, inspiré par l'art islamique et persan, abandonnant les formes indiennes pour des dessins plus fluides. La production indienne subit en retour l'influence de ces innovations stylistiques occidentales. L'apogée d'un certain style français se fait avec Anthony Berrus[, qui adopte « la palme comme motif principal d'ornement, mais en l'effilant à l'infini, par des enroulements s'entrecroisant dont il empruntait le détail à son imagination inépuisable 


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