Les heurtoirs

 A la ville comme à la campagne, leur utilité n'est plus qu'un souvenir, mais leur fonction décorative est intacte, sans un heurtoir une porte n'est pas complètement achevée. On appelait aussi " marteaux de porte" ces poignées mobiles qui invitaient autrefois à " heurter l'huis" c'est à dire frapper à la porte d'entrée pour annoncer son arrivée.

Fixés le plus souvent sur les vantaux extérieurs, sur les différents corps de bâtiment et parfois sur des portes intérieures, ils permettaient également de les manœuvrer. Utilisés depuis la nuit des temps, les heurtoirs ont vécu leur âge d'or au XVIIe et XVIIIe siècle, ainsi qu'au début du XIXe. Leur succès est la conséquence de l'essor de la construction, corollaire du développement des villes. A cette époque, ils étaient innombrables car présents sur tous les édifices sans exception de l'église à la ferme.

Les heurtoirs ne se sont jamais contentés de leur rôle utilitaire, ils constituaient aussi des attributs décoratifs et souvent, des signes extérieurs de richesse. Leur taille comme leur ornementation variaient selon le bâtiment, la porte et l'opulence du maître des lieu. Les modèles extérieurs les plus importants pouvaient dépasser 40 cm de haut. Travaillés à l'unité par des artisans ferronniers ou serruriers, ils ont permis la naissance de nombreuses créations originales, richement décorées.

Comme le mobilier, ils témoignent de l'évolution des styles et des goûts. Le domaine de la métallurgie, au milieu du XIXe siècle, altéra quelque peu la tradition. Les pièces réalisées furent de moins en moins nombreuses car beaucoup d'ateliers s'orientèrent vers la fabrication en série, en reproduisant les formes existantes.

Mais le coup de grâce n'est pas venu de l'industrie. c'est tout simplement la vie moderne qui a rangé le heurtoir au rayon des accessoires décoratifs. Au fil des ans, il se laissera supplanter par les cloches, les carillons, puis en "ville" les sonnettes mécaniques et même les premiers modèles électriques. 

Heureusement les heurtoirs n'ont pas disparu pour autant et ces robustes pièces de métal nécessitant un minimum d'entretien sont prêtes à traverser d'autres siècles sans faiblir Jusqu'au XIXe siècle, la majorité des heurtoirs sont anonymes. Crées par le serrurier, le ferronnier ou même le forgeron local, ils sont rarement signés. Mais il arrive, qu'ils soient datés, portent le patronyme de leur créateur ou encoure un monogramme. 

 Au XIXe siècle, avec la vogue du travail en série le sigle ou les références de la fonderie où ils ont été réalisés apparaît parfois. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les industriels font souvent appel à des artistes renommés qui authentifient leurs œuvres. On peut ainsi lire la signature de sculpteurs et fondeurs comme Bourdelle, Maillol, Sue.....etc.

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