La dame-jeanne

 Depuis le 14e siècle, les verriers produisent d'imposants contenants en verre au goulot court, servant à conserver et transporter liquides, alcool, vin, spiritueux, acide...D'objets fonctionnels les dames-jeannes sont devenues des pièces phares de la déco des années 70. Elles reviennent aujourd'hui enforce.

Dans l'esprit des jarres et amphores, cette grosse bouteille à fond plat , en verre épais, permet de voir et de contrôler le niveau pour les échanges marchants. Elle assure la conservation dans un contenu étanche, condamné par de l'étoupe ou un bouchon en liège, son robuste goulot, court de 5 cm de diamètre, limite la casse. Cette bonbonne se trouve parfois entourée d'un tressage d'osier, de chanvre;, de paille, ou d'autres matériaux naturels.

Le clissage qui l'enserre se voit adjoindre des poignées pour faciliter la prise, en effet, aux 30 à 50 kg de denrées pour les plus volumineuses, s'ajoute le poids du verre. Il faut pouvoir manutentionner facilement la dame-jeanne, qui est véhiculée par carioles ou bateaux, cette coque la protège des chocs. Les plus petits formats, qui vont jusqu'à 20 litres, portent le nom de bonbonnes, au-delà de 50 litres, on les appelle des toupies.

Face au succès de ces contenants, les verriers ont diffusé une gamme moderne de couleurs variées, avec goulot court évasé, extrapolé de ce qui était, au départ, un accessoire purement fonctionnel. Désormais il en vient de partout dans le monde et aussi de toutes tailles, parfois sans rapport avec leur forme initiale. Quand au mot dame-jeanne, il est même devenu un terme générique pour toute grosse bouteille de couleur

Une histoire floue, elle serait liée à la reine Jeanne qui, fuyant son comté de Naples en 1347, aurait été hébergée en Provence dans un atelier de verrier à Sint-Paul-de-la-Galline-Grasse, en visitant ce site, elle aurait impressionné le souffleur qui aurait réalisé une énorme bouteille ventrue et en hommage lui aurait donné ce nom.