• Une tradition disparue et pourtant il était bon !!!!

     

    La laitière

    C'est tous les matins autrefois qu'on achetait son lait à la marchande des rues ou à la fermière qui le vendait chez elle, tout chaud, tout frais aussitôt après la traite. "Au lait, commère, ça voisine ! " crie-t-on déjà au XIIIe siècle pour alerter les Parisiens qui veulent du lait frais pour leur petit déjeuner.

    Aux XVIIe et XVIIIe siècles, postée aux coins des rues ou bien sous les portes cochères, la marchande de lait accompagne toujours de son chant les premières lueurs du matin : Â mon bon lait chaud ! qui veut du bon lait ! ça tôt le pot nourrices ! la laitière, allons vite ! On la trouve souvent représentée sur les gravures avec le marchand d'oublies (petits gâteaux plats) pourtant vendeur du soir.

    Le lait frais est mis à l'honneur au XVIIe siècle , le lait de chèvre et plus encore celui d'ânesse remportent les suffrages. Les laitières arrivent tôt le matin et jettent leur cri accoutumé et perçant. Aussitôt les petites filles à moitié habillées, en pantoufles, les cheveux épars s'empressent de descendre de leur quatrième étage, et chacune de prendre pour deux ou trois liards de lait. Si les laitières manquaient d'arriver à l'heure, ce serait une famine dans les déjeuners féminins. A neuf heures tout le lait aqueux est distribué. 

    Cette consommation est devenue considérable depuis que le peuple, ne sachant quoi boire vu les impôts et la fiscalisation, a pris un goût effréné pour le café au lait; c'est une habitude journalière dans les trois quarts des maisons de la ville, La marchande de lait vient souvent de loin car elle approvisionne dans les villages parfois distants de la capitale. Dans la tradition, elle porte une cotte rouge, a souvent le visage ridé et le teint basané. Elle se déplace avec son vase rempli de lait sur la tête et un pot à la main.

    Avec le succès rencontré par le lait viennent les fraudes. Les acheteurs redoutent des tricheries de certaines marchandes : elles coupent parfois le lait qu'elles vendent avec de l'eau et y ajoutent un peu de farine pour que leur falsification soit moins visible, ou bien elles retirent la crème du lait avant de le vendre.

    Par-dessus tout, on se méfie des récipients de cuivre, fréquent sous l'Ancien Régime, car c'est un métal qui produit de l'arsenic quand il est mal entretenu et qu'il s'oxyde. On préfère dons s'adresser à des marchandes de lait utilisant des pots de terre, mais qui seront plus lourds et plus fragiles. Les pots en cuivre sont finalement interdits et remplacés sous le Première Empire par les grands bidons en fer-blanc, désormais présents dans toutes les fermes.

    Perrette sur sa tête ayant un pot au lait...bien posé sur un coussinet...... On connaît tous cette fable de La Fontaine. Le pot posé sur le coussinet nous semble une méthode de transport très ancienne....Mais c'est pourtant celle que l'on pratique en Bretagne encore jusqu'à la guerre de 1914. Avec des pots en terre rappelant les amphores romaines, un seul sur des serviettes roulées et posées en couronne sur la tête, ou bien deux posés en équilibre sur une planche.

    En Basse-Normandie, on portait autrefois le lait sur l'épaule, dans un grand pot en métal. Une corde passée autour de son col surplombe la tête de la laitière et vient s'enrouler autour de son bras levé (le bras opposé à l'épaule qui supporte le pot).

    Dans le Cantal, la marchande de lait préfère utiliser une barre en bois horizontale sur les épaules, avec les bidons de laits accrochés de chaque côté par des chaînes comme un porteur d'eau.

    Si la route est longue ou les vaches nombreuses et le lait abondant, il faut utiliser d'autres méthodes de transport. A chaque famille sa solution, en fonction de ses capacités. Les plus modestes font tirer leur petite charrette de lait par un chien (autorisait comme animal de trait jusqu'en 1911), d'autres accrochent un bidon de lait de chaque côté d'un ânon, ou plusieurs sur des grands portants en bois. La laitière n'hésite pas à s'assoir elle aussi sur l'âne si celui-ci est suffisamment fort.

    A la fin du XIXe siècle se multiplient dans les campagnes françaises les coopératives agricoles, elles sont particulièrement actives à partir de l'entre-deux-guerres. Les agriculteurs vendent désormais le lait frais au laitier de la coopérative qui passe tous les matins dans les fermes. Certaines fermières gardent le lait d'une traite pour le transformer en beurre  ou en fromage et pour celles de ses "pratiques", c'est à dire ses clients habituels, souvent des voisins qui ont pris l'habitude de venir s'approvisionner chez elle en lait frais, produits laitiers, en oeufs et volailles.

    Aujourd'hui les ramassages collectifs et les procédés de conservation ont fait disparaître la laitière.

    Photos du net

     

    « Nous partons dans l'océan Indien...Grignotage permit à tout âge !! »

  • Commentaires

    16
    Dimanche 11 Avril 2021 à 18:23

    Bonsoir calacaline,

    Je n'ai pas connu la laitière qui passait, nous étions à la campagne et allions tous les soirs à la ferme avec la laitière, ce beau p'tit pot à lait chercher le lait. J'adorai ce moment là et surtout l'hiver quand je rentrais dans l'étable et qu'il y a avait la bonne et douce chaleur des vaches, la bonne odeur aussi. Parfois un peu en avance, il fallait attendre un peu mais quel bonheur pour moi. Et puis la fermière me faisait toujours boire une... une... je me souviens du nom, l'ustensile avec lequel elle servait le lait. Bon sang que c'était bon, il sortait du pis hum... là aussi il était chaud. Ah ! Nostalgie du temps passé, de la vie et des choses naturelles.

    Un bel article, bien illustré. Un travail difficile à l'époque. Je ne dis pas qu'aujourd'hui il est facile mais il l'est moins je pense vu que tout est matérialisé.

    Bonne soirée et bisous à vous deux.

    15
    Mercredi 7 Avril 2021 à 18:20

    bonsoir jackie 

     ça me fait penser qu autrefois je faisais un tres bon gateau avec la creme du lait bouilli , mais hélas je ne dois plus avoir cette recetet des années 50 au moins c est une recette prise sur un livre pour enfant qui s appellait fripounet et marisette , je vais quand meme regarder dans mon cahier de recettes , mais pour le moment je viens de faire de la semoule avec du lait frais de sous les vaches que m a apportée ce midi une amie fermiere , elle en apporte souvent et il est bon quand meme plus que dans le commerce 

     bonne fin de journée 

     amitiés

    14
    Mercredi 7 Avril 2021 à 17:35

    UN PETIT COUCOU

    pour te souhaiter une bonne soiree

    j'ai connu à la campagne en vacances chez mes grands parents

    le marchand de lait a la ferme

    agréables souvenirs

    a bientot  bisous

    13
    Mercredi 7 Avril 2021 à 17:14

    Quand j'étais à l'école primaire, on avait droit un verre de lait chaud servit à la cantine dans des verres en pyrex, le lait était plein de grosse crème que beaucoup n'aimait pas dont moi. Il venait d'une ferme dans de gros bidons.

    Ensuite j'ai une belle sœur qui tenait une ferme et qui nous apporté du lait frais dans des bouteilles en plastique et j'ai pût récupérer un bidon de lait pour décorer mon entrée, j'ai une amie qui avait peint un port de pêche breton avec des hortensias que j'ai encore dans mon couloir.

    Ton article me fait rappeler de bons souvenirs.

    Bisous

    12
    Mercredi 7 Avril 2021 à 13:45

    Des souvenirs d'enfance me reviennent à la lecture de ta belle page ; enfant j'allais avec les cousines, chercher le lait à la ferme avec la gamelle au lait de deux litres .. friponne que j'étais, j'enlevais le couvercle et je tournais en vitesse sur moi même pour faire la force centrifuge et c'était  celle qui perdait le moins de lait qui gagnait ... sitôt rentrée, le lait était mis à bouillir ... comme il était bon notre lait d'antan !!!

    Ma grande soeur, elle a été élevée au lait de chèvre car intolérante au lait de vache, nous avions deux chèvres à la maison.

    Merci à toi de ce super exposé sur l'histoire du lait , très instructif !

    Belle après midi par chez toi avec les bises frisquettes de mon coin ch'ti !

    Nicole

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    11
    Mercredi 7 Avril 2021 à 11:25

    Hélas ! Tout ça n'existe plus et c'est bien dommage !!! J'ai connu à la campagne aller chercher le lait tous les matins, c'était une très belle époque, hélas révolue.

    Merci et bonne journée Jackie !

    Bises à bientôt.

    10
    Mercredi 7 Avril 2021 à 10:35

    Un bel article,oui une tradition perdue,j'allais chercher le lait à la ferme quand j'étais enfant ,c'est loin tout ça ...bonne journée bisous

    Fichier

     

    9
    Mercredi 7 Avril 2021 à 09:43

    Coucou Jackie ! Une belle tradition , j'ai de la chance je peux encore trouver du lait dans les fermes .Bises bonne journée !

    8
    Mercredi 7 Avril 2021 à 09:37

    C'est très intéressant, moi j'ai horreur du lait j'y suis allergique !

    Bisous !

    7
    Mercredi 7 Avril 2021 à 09:24

    Bonjour Jackie,

    Eh oui voila un billet qui nous parle car à cette époque .On lui achetait son lait ,on le faisait bouillir, pour récupérer la crème pour faire son beurre. lors que aujourd'hui on achète séparément . 

    Mais j'ai connu la traite à la main et boire le lait chaud sorti du pi , un régal.

    bonne fin de journée

    Amitiés 

    6
    Mercredi 7 Avril 2021 à 09:08

    Très bon souvenir . J'ai connu ça mais c'était chez nous que les gens venaient chercher le lait.

    Bises Jackie et bonne journée.

    5
    Mercredi 7 Avril 2021 à 08:34

    Oh, je me souviens, quand j'étais gamine et que j'allais dormir chez mes grands-parents à Canet-Plage, le laitier passait, mais le soir, avec son cheval et sa cariole !!! Mémé achetait le lait, puis le faisait bouillir, et je devais le surveiller pour ne pas qu'il déborde !!! Souvenirs, souvenirs ! Bises.

    4
    Mercredi 7 Avril 2021 à 08:02

    Bonjour Jackie
    Je n'ai pas connu toutes ces méthodes, chez nous, nous avions "une" vache...
    Bonne journée Bisous !!!

    3
    Mercredi 7 Avril 2021 à 07:14

    Bonjour, j'avais la chance d'habiter à côté d'une grosse ferme j'allais avec mon petit pot chercher du lait et parfois je participais à la traite encore à la main, bonne journée bisous

    2
    Mercredi 7 Avril 2021 à 06:55

    Bonjour Jackie,

    joli billet mais j'ai toujours vécu à la ville, pas de ferme chez nous pour aller chercher le lait. En ce milieu de semaine, je te souhaite un bon mercredi bien froid. Bisous.

    1
    Mercredi 7 Avril 2021 à 04:26

    Bonjour ma Jackie

    Je me souviens que la laitière comme on l'appelait passait avec un gros pot de ferme dans ne charrette qu'elle poussait, comme sur la photo.

    Meri pour l'historique de la livraison du lait. 

    Bonne journée et gros bisous

    Merci 

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